Le centre

Historique

Le Centre des Technologies Agronomiques (CTA) est situé dans le quartier des Gottes à Strée-Lez-Huy, dans la commune de Modave.

Depuis 1977, l’exploitation agricole est dédiée à l’enseignement pour les étudiants de l’Institut Supérieur Industriel agricole de Huy (actuellement Haute Ecole Charlemagne) et l’école secondaire « Agri » de Huy (actuellement Athénée Royal Agri Saint-Georges). De nouvelles étables et un hall technique furent construits en 1981. En plus des activités pédagogiques, des recherches appliquées ont été initiées sous la direction des professeurs. Cette idée innovante pour l’époque, avait pour objectif de permettre aux étudiants en agronomie de disposer des dernières technologies et techniques dans le domaine.

Depuis 2001, le CTA bénéficie du statut de Centre Technique de Fédération Wallonie-Bruxelles. Il accueille des étudiants et des professeurs de tout établissement de la Fédération Wallonie-Bruxelles intéressés par les thématiques de l’Agriculture et de l’Environnement. Grâce à ce nouveau statut, de nombreux projets de recherches appliquées en collaboration avec différents partenaires, publics ou privés, ont pu ainsi être mis en place.

Infrastructures

Les enjeux environnementaux et climatiques actuels ont naturellement poussé les différents acteurs à développer et mettre en pratique sur le centre de nouvelles approches. La finalité de celles-ci étant de permettre une transition du secteur agricole dans une direction plus durable.

Le Centre des Technologies Agronomiques dispose de 55 ha répartis en 30 ha de prairies et 25 ha de cultures dont 10 ha exploités en agriculture biologique.  Le cheptel se compose de 120 bovins, principalement de race Holstein, et 60 moutons. Des poules ardennaises y sont également élevées, ainsi que des poules pondeuses rousses bio. Le CTA a intégré de nombreuses structures agroforestières et méthodes agro-environnementales dans son exploitation. Le CTA est aussi équipé de serres, de salles de cours, d’un auditoire, de logements, d’un restaurant et d’un hall de génie rural.

Le CTA entretient de nombreux contacts et partenariats avec des asbl impliquées dans les domaines de l’agriculture et de l’environnement. Il est également ouvert aux entreprises pour tester de nouveaux produits destinées à améliorer les pratiques agricoles.

Cheptel

Le cheptel est utilisé à des fins pédagogiques et de recherches appliquées. Le cheptel bovin se compose de 112 pie noire Holstein et de 8 vaches Blanc-Bleu-Belge. Le cheptel ovin est constitué de 60 moutons deux races rustiques menacées :  Ardennais roux et tacheté.

La pie noire Holstein : cette race a été sélectionnée pour ses aptitudes laitières qui en font l’une des plus efficaces dans le domaine. Elle atteint une production laitière moyenne annuelle de 10000 kg. D’un point de vue morphologique, Elles sont caractérisées par des taches noires bien délimitées avec des cornes courtes en forme de croissant.

Blanc-Bleu Belge : cette race est élevée exclusivement pour la production de viande. Sa robe est généralement blanche avec des taches bleues. Les individus sont caractérisés par une silhouette massive de type culard (i.e. hypertrophie musculaire) avec une masse pouvant atteindre 800 kg chez les femelles et 1300 chez les mâles.

Ardennais roux et tachetés : Ces deux races sont considérées comme rustiques. Ces moutons ne craignent ni le froid, ni les intempéries et ne sont pas sensibles au piétin. Ils sont donc particulièrement utiles pour l’entretien de réserves naturelles et d’endroits difficilement accessibles par l’homme (i.e. concept d’éco-pâturage ou gestion différenciée). Ces deux races locales sont menacées de disparition dû à l’utilisation de races plus productives. Elles rentrent dans le cadre des MAEC dont l’un des objectifs est de préserver les races locales menacées de disparition.

MAEC

Les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques sont des pratiques suivie volontairement par l’agriculteur et permettant de conserver l’environnement et le patrimoine dans l’agriculture moderne. 

Au CTA, plusieurs de ces mesures sont représentées : 

Tournières enherbées : cette bande d’herbe est placée le long des parcelles labourées. Elle permet de créer une zone tampon entre les cultures et un ruisseau ou un sentier de promenade voire une forêt. 

Parcelles aménagées : 

Bande à fleurs des prés : 

Bandes à fleurs des champs : cette parcelle permet de laisser aux coquelicots, bluets et autres plantes messicoles, des plantes sensibles à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, de remplir leur cycle « de la graine à la graine » et donc de nourrir la faune des champs. 

Prairie naturelle : cette prairie n’est pas pâturée entre le 31 octobre et le 15 juin, ce qui permet à de nombreuses plantes de faire un cycle de la graine à la graine et permet donc le développement d’une plus grand diversité floristique par rapport à une prairie intensive. 

Conservation de races locales menacées : Ces deux races sont considérées comme rustiques. Ces moutons ne craignent ni le froid, ni les intempéries et ne sont pas sensibles au piétin. Ils sont donc particulièrement utiles pour l’entretien de réserves naturelles et d’endroits difficilement accessibles par l’homme (i.e. concept d’éco-pâturage ou gestion différenciée). Ces deux races locales sont menacées de disparition dû à l’utilisation de races plus productives. Elles rentrent dans le cadre des MAEC dont l’un des objectifs est de préserver les races locales menacées de disparition.

Pré à haute valeur biologique : Le CTA dispose d’un pré-verger conservatoire à haute tige où l’on trouve principalement des variétés locales de pommes, poires, prunes et cerises. Il est pâturé avec les vaches hors troupeau laitier, ce qui permet de limiter la concurrence entre l’herbe et les arbres et permet de déranger les campagnols, qui peuvent provoquer de gros dégâts en consommant les racines des arbres. 

éléments agroforestiers

: s, Le CTA accueille plusieurs exemples d’éléments agroforestiers, aussi bien en cultures qu’en pâtures. Ces derniers offrent de nombreux bénéfices. Le CTA est d’ailleurs partenaire extérieur de Natagriwal, l’Awaf et le Centre de Michamps en tant que vitrine sur l’agroforesterie et plus particulièrement l’entretien des haies dans le cadre de la convention ABC (Agroforesterie, Biodiversité et Climat).

Haies en prairie : toutes les prairies du CTA sont entourées de haies (à simple, double voire parfois triple rangs). Ces dernières permettent de protéger le bétail en pâture du vent, de la pluie et du soleil. De plus, les vaches raffolent des feuilles qu’elles peuvent directement brouter sur les haies. 

Taillis à courte rotation : historiquement, ce taillis a été planté pour un projet sur l’utilisation des bourgeons de charme, cornouiller sanguin, sorbier des oiseleurs et frêne pour la recherche de traitements pharmaceutiques. Désormais, il est taillé régulièrement pour produire du BRF. Placé dans les cultures, le taillis protège ces dernières du vent, fort présent sur le plateau du CTA.

Alignement d’arbres nobles : cet alignement de 57 arbres d’essences différentes  (merisier, alisier, érable, chêne…) a pour but de diversifier les revenus de la ferme par la production de bois d’œuvres. Il se trouve entre deux cultures, en ligne droite pour limiter au maximum son emprise sur le sol. L’orientation sud-nord permet de limiter la concurrence pour la lumière entre arbres et plantes cultivées.

Haies brise-vent avec arbres nobles : l’alignement d’arbres nobles décrit ci-dessus demande des travaux manuels (élagage annuel, désherbage fréquent), ces travaux peuvent être limités par la combinaison d’arbres nobles et de haies basses. Ces dernières poussent autour du tronc des arbres nobles et les empêchent de développer des branches basses.

Alignement de saules têtards 

Alignement de noyer 

Haie remarquable : la plupart des éléments agroforestiers du CTA date d’après 2000. Cependant, une haie d’aubépine est présente depuis plus de 30 ans. 

Pré-verger fourrager : 

Valorisation de produits issus de l’agroforesterie :

Les pommes et poires du pré-vergers sont utilisées pour fabriquer du jus de pomme mis en vente au CTA (7€ le cubi 3L). Une autre partie de la récolte est également utilisée par une cidrerie locale. 

Lors de la taille des haies, le CTA broie les branches pour produire du BRF (Bois Raméal Fragmenté). Ce dernier est utilisé comme sous-couche de litière dans les étables (couche sous la couche de paille) ou pour absorber la boue dans les chemins de passages fréquents des vaches, lors des périodes pluvieuses. 

Pré à haute valeur biologique : Le CTA dispose d’un pré-verger conservatoire à haute tige où l’on trouve principalement des variétés locales de pommes, poires, prunes et cerises. Il est pâturé avec les vaches hors troupeau laitier, ce qui permet de limiter la concurrence entre l’herbe et les arbres et permet de déranger les campagnols, qui peuvent provoquer de gros dégâts en consommant les racines des arbres.